Vous avez sans doute tous vu la vidéo du cheval qui vient rendre visite à des patients directement dans leur chambre en milieu hospitalier, voici la réaction de l’AFTAA.
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Le centre hospitalier de Calais n’a pas ouvert un service vétérinaire. Pourtant, depuis ce lundi matin, soignants et patients ont pu croiser dans les couloirs un cheval, un vrai, vivant et en bonne santé. L’animal s’appelle Peyo et il appartient à Hassen Bouchakour. Le dresseur mène une étude sur l’équithérapie, démarche qui a séduit la direction de CH de Calais.
La zoothérapie, ou thérapie assistée par l’animal, tout le monde ou presque en a entendu parler. Le concept, importé du Canada, consiste à tenter d’éveiller les sens de personnes atteintes de troubles cognitifs à l’aide de la médiation d’un animal. La plupart du temps, l’animal en question est un chien, notamment pour des questions pratiques. Sauf que là, il s’agit d’un étalon de 500kg.
« Nous avons vu ce qu’Hassen et son cheval Peyo ont fait à l’hôpital de Dijon et nous avons voulu tenter l’expérience ici », explique à 20 Minutes la direction de l’hôpital de Calais. « Nous avons contacté son association, Les sabots du cœur, et en quinze jours, l’opération a pu être calée ».
Un « protocole sanitaire » drastique
Pourtant, ce n’est pas une mince affaire : « il a fallu mettre en place un protocole sanitaire car on ne fait pas entrer comme ça un cheval dans les services d’un hôpital », poursuit-on à la direction. Mais l’exercice est maîtrisé par le dresseur et sa monture : « Le cheval est déparasité, tondu, traité et il est placé en quarantaine en milieu hospitalier deux jours avant l’intervention », a expliqué Hassen Bouchakour à la chaîne belge Equideo.
« C’est fou de voir l’émulation que le passage du cheval provoque dans les services, que ce soit au niveau des patients ou des soignants. Nous avons assisté à de petits miracles, notamment aux soins et rééducation ou à l’Ehpad, où il y a eu des interactions avec des patients avec lesquels nous n’en avions pas eu depuis longtemps », assure-t-on à la direction de l’hôpital.
« Provoquer du plaisir ou éveiller des souvenirs »
Baudouin Duriez, directeur de l’Association française de thérapie assistée par l’animal (Aftaa), est un peu surpris du choix du cheval : « en termes de possibilités d’interactions, ce n’est peut-être pas l’animal le plus approprié, s’étonne-t-il. Mais cela peut aussi créer une certaine surprise, provoquer du plaisir ou éveiller des souvenirs et tout cela est bon pour les patients ».
Un point de vue partagé par l’hôpital : « les chiens, on a l’habitude, ça ne choque plus personne. Et Peyo développe une empathie impressionnante envers les patients ». « c’est ça qui est important, qu’il y ait un échange réciproque, tactile et sensoriel, entre la personne et l’animal, sans communication verbale, sans jugement, renchérit Baudouin Duriez. On pourrait faire ça avec des serpents, mais je pense qu’on touchera moins de personnes », plaisante-t-il.