Origines de la médiation animale dans le domaine du soin

Si l’on remonte le temps, on peut retrouver les origines de cette utilisation de l’animal en médiation animale, comme médiation thérapeutique (zoothérapie), en Belgique, au IXe siècle déjà. L’on confiait alors à certains malades en convalescence des oiseaux, à entretenir, au sein des établissements de santé.

Des débuts en Angleterre

En 1792, en Angleterre, William Tuke fonde le York Retreat, institution pour malades mentaux, en opposition aux asiles « traditionnels » qui traitent les patients de manière cruelle (enchaînés, enfermés, battus etc.) C’est là qu’a été établi ce que l’on considère comme la première pratique thérapeutique utilisant les animaux. Les patients étaient alors amenés à prendre soin des animaux intégrés dans l’établissement (volailles, lapins notamment). William Tuke notait alors que cela redonnait confiance aux patients et les encourageait à des attitudes plus contrôlées.

Une expérience similaire a été réalisée en Allemagne cette fois ci, en 1867, à l’Institut Bethel, accueillant d’abord des patients épileptiques, puis de nombreuses autres pathologies psychiques et mentales. Les programmes courants comprenaient alors des activités en centre équestre, auprès de chevaux, mais également avec des chiens, des chats, des oiseaux. Cet établissement existe toujours à l’heure actuelle.

Pendant les guerres, le soin par l’animal

De nombreux autres exemples de ce type peuvent être évoqués. Notamment durant les périodes de guerre, et ce, dans le monde entier. Au sein des établissements de convalescence pour blessés de guerre, l’on trouvait alors très souvent des animaux. De la simple volière jusqu’à la ferme entièrement intégrée à l’hospice, dont les patients s’occupaient quotidiennement. La présence des animaux semblaient favoriser leur guérison, et les aidaient à mieux accepter leur handicap soudain.

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On retrouve cette présence animale, en centre de convalescence, lors de la guerre de Crimée (1853-1856) qui oppose la France et le Royaume-Uni à la Russie. Ainsi que durant la 1ere et la 2nde guerre mondiale (1914-1918 et 1939-1945)

Les bases de la zoothérapie / thérapie assistée par l’animal

Mais le véritable père de la zoothérapie reste certainement Boris Levinson, psychologue pour enfants, et professeur en psychiatrie. A la fin des années 50, à New York, il reçoit en consultation Johnny, un jeune enfant autiste. Il est accompagné de ses parents, qui, désarmés suite à un premier avis médical, à la veille d’une institutionnalisation pour leur fils. Ils décident de demander un 2eme avis. Ce jour là, Jingles, le chien de Boris Levinson, est présent. Ce qui n’est pas habituel, et, à la grande surprise de tous, ils assistèrent à une scène incroyable. Jingles, intéressé par la conversation s’approche du petit Johnny, qui se met alors à le caresser en souriant. A la fin de la consultation, il demande même à ses parents quand il pourrait revoir le chien.

Boris Levinson décida dès lors de renouveler l’expérience, et constata par la suite une nette amélioration de l’état de santé de l’enfant. C’est ainsi qu’une nouvelle démarche était née. Et que les mots furent posés : Psychothérapie Infantile Assistée par l’Animal (Pet-Oriented Child Psychotherapy).

Et en France ?

En France, à la fin des années 70, le Docteur Vétérinaire Ange Condoret entreprend à son tour des expériences auprès d’enfants ayant des troubles du langage. Et via la médiation animale, constate, tout comme Boris Levinson, les mêmes effets positifs de cette médiation.

Par la suite, il fonda l’AFIRAC (Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie), en 1977, qu’il présida. Ensuite, lui succéda Hubert Montagner, spécialiste du développement de l’enfant qui poursuivit à son tour les recherches dans ce domaine.

Malheureusement, les recherches de Condoret n’ont pas eu l’écho favorable escompté dans les milieux médico-psycho-pédagogiques français. Son projet de création d’un centre infantile d’éveil aux communications humaines par l’animal n’aboutit d’ailleurs pas. C’est aux Etats-Unis que ses travaux sur les relations Homme/Animal sont les plus connus et reconnus.


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