zoothérapie – « Personne âgée, quand l’animal aide l’humain »
Article paru dans « Animaux et activités »
« Personne âgée, quand l’animal aide l’humain » / zoothérapie
Doc editions – Juin 2009
1. LA PATTE SUR LE CŒUR
Une parade à l’isolement
Ce service s’adresse surtout aux personnes isolées en mai son de retraite , entre autres les résidents qui ne participent pas aux animations et restent dans leur chambre en quasi permanence .Les qualités affectives du chien sont mises en avant, lors d’ateliers et d’exercices simples et ludiques, il devient ainsi le médiateur idéal entre le zoothérapeute et son ,« patient » .
Le dressage et le suivi des chiens
Les chiens qui travaillent avec l’AZP ont tous été formés à l’école des chiens guides d’aveugle, ils ont donc l’habitude de côtoyer des personnes vulnérables . Ils sont proches des résidents, se laissent caresser, et jouent avec eux : par exemple, lors d’une activité, ils savent à quel moment aboyer, se reculer, etc.
Le règlement intérieur de l’AZP interdit aux chiens de travailler plus de deux fois par jour, c’est-à-dire de faire plus de deux séances d’activités avec les personnes âgées. De la même manière , une pause d’au moins une heure doit être respectée entre les deux séances.
Enfin, les chiens sont suivis régulièrement par un vétérinaire : une consultation est prévue tous les mois.
2. UN TRAVAIL EN ÉQUIPE
Les ateliers insistent, avant tout, sur la coopération entre les personnes entre elles, mais également entre les personnes et l’animal. Les zoothérapeutes travaillent ainsi toujours avec l’équipe soignante et des kinésithérapeutes, ergothérapeutes ou psychomotriciens.
Le zoothérapeute et les animateurs
Définir le besoin
Un projet, concernant trois résidents, est mis en place entre le zoothérapeute et les animateurs. Celui-ci dure quatre mois, à raison d’une séance d’une heure par semaine. Avant la première séance, trois réunions ont lieu :
- présenter l’association,
- choisir les personnes âgées les plus réceptives,
- et proposer un objectif propre à chacune.
Veiller à l’interaction personne-animal
L’association impose trois critères pour la sélection des personnes : il faut obligatoirement qu’elles ne soient ni allergiques ni violentes. Il faut également qu’elles soient volontaires . Six résidents sont choisis, puis sont mis en contact avec le chien. Selon l’interaction entre eux, trois personnes seront choisies, uniquement par le personnel de la maison de retraite.
La personne âgée et le chien
Si l’interaction est nécessaire entre le résident et le chien, c’est avant tout pour faciliter le travail . Il faut que les per sonnes soient à l’aise avec le chien.
Actualiser le passé
Il se peut que le chien rappelle un ancien compagnon à la personne âgée. Même si c’est difficile pour le résident, la présence de l’animal va réactiver certains comportements de la personne (attention, confiance, fidélité, tendresse) et lui permettre de renouer le fil avec son passé ; elle va raconter des anecdotes, se souvenir des bons et des mauvais moments et surtout en parler avec son entourage .
Aider à la compréhension des mécanismes de défense
Certains comportements peuvent se « ressembler » : ainsi, le chien reçoit en permanence des soins et des attentions qu’il ne comprend pas toujours. Cela nous fait immanquablement penser au comportement parfois déroutant de résidents qui, bien que malades, refusent de se faire soigner. De la même manière, un chien, même assoiffé, ne réclamera jamais à boire.
Pendant les ateliers, les personnes sont amenées à prodiguer des soins au chien, et ceci permet d’inverser le rapport soigné soignant que le résident entretient d’habitude avec l’équipe soignante. Ici, c’est la personne âgée qui prend soin d’un autre être vivant et elle s’en trouve responsabilisée.
3. UNE PROCÉDURE DE REMISE EN FORME
Les lignes directrices du travail auprès du public âgé mettent en évidence les grandes capacités d’adaptation du chien à la personne :il incite, stimule, donne envie… pour arriver à ses fins ! Lequel est le plus heureux des victoires ainsi obtenues ?
Les grandes catégories d’intervention
Toutes les capacités des résidents sont sollicitées à travers les différents ateliers proposés par le zoothérapeute.
Réactiver les fonctions physiques
Les activités font ainsi travailler le physique des résidents : en ramassant un objet, en le lançant au chien pour qu’il le ramène, ou tout simplement en se baissant pour le caresser, beaucoup de muscles et d’articulations sont sollicités.
Améliorer l’échange
Le potentiel affectif est aussi amélioré : en faisant des caresses au chien, en jouant avec lui, la personne âgée renoue des liens peut-être oubliés depuis longtemps, mais qui ne demandaient qu’à ressortir au grand jour. La notion de « don de soi » est très importante, car le chien la ressent et peut ainsi la rendre à celui qui lui a offerte.
Stimuler la communication
Enfin, grâce à cette nouvelle relation avec le chien, le résident peut lui parler librement, et le chien lui « répondra » par des mimiques ou des signes qui seront ensuite interprétés par la personne. Un nouvel échange se crée, et il est très important pour des personnes qui ne parlent jamais ou presque. Après avoir « conversé » avec le chien, les relations avec les autres résidents semblent plus accessibles.
Les ateliers
Ils constituent la base des interventions de l’association : les ateliers font travailler tous les sens et tous les muscles des résidents, sans qu’ils s’en rendent compte et donc sans souffrance.
L’équilibre
Ainsi, l’équilibre des personnes âgées est sollicité dans des parcours, des slaloms dans lesquels les résidents promènent le chien, etc. Ce dernier « oblige » les personnes à bouger, se déplacer et à exécuter des gestes devenus difficiles.
Le toucher
Les sens sont aussi mis en éveil : un atelier permet de tester son sens du toucher. Un body à poches est placé sur le chien, des balles de différentes formes et matières sont placées dedans, sans qu’on puisse les voir. Les résidents doivent trouver la balle en plastique , celle en cuir, etc. Si la balle trouvée est la bonne le chien aboie, et un jeu entre lui et la personne peut démarrer.
La mémoire
La mémoire peut elle aussi être travaillée , et ce à trois niveaux d’intervention :
- mémoire à court terme : la personne doit se rappeler le nom du chien, ainsi que tout le vocabulaire lié à celui ci (race, pelage, nom des accessoires . . .) Les procédures de soin ou de toilettage doivent elles aussi être mémorisées, afin de s’occuper le mieux possible de l’animal.
- mémoire à long terme : la présence d’un chien près de soi peut réveiller de très anciens souvenirs, surtout si la personne a déjà vécu avec un animal. Elle pourra ainsi
- raconter les moments passes avec lui, ou simplement le décrire, avec le plus de détails possible.
- structuration de la mémoire : il s’agit, dans un premier temps, de mémoriser les ordres et les commandes faits au chien. Mais le plus difficile est de repérer le contexte dans lequel ces ordres sont donnes, et de savoir les utiliser au bon moment.
4. UNE ACTIVITE TRES APPRECIEE
Un pour tous » ou « Tous pour un » ?
« Le programme, défini au départ, est scrupuleusement respecte ; les progrès des résidents sont donc incontestables. Selon le besoin, ce seront les mêmes personnes qui bénéficieront du projet suivant ou alors l’équipe de l’institution souhaite qu’un maximum de résidents participe a cette action.
La diversité de I ‘offre répond aux besoins
Etant donne que les personnes âgées n’ont pas !’impression de travailler, elles sont enchantées, et attendent souvent le jour de la séance avec impatience. Les personnes les plus isolées le sont beaucoup mains apres le projet , et reprennent gout à la vie.
« Toute bonne chose a une fin »…
La valorisation des résultats obtenus par chaque personne équilibre la déception de celles-ci à la fin de l’atelier ; cet aspect a été aborde pendant les trois dernières séances. Cette initiative , originale , est néanmoins tres bénéfique aux personnes âgées, si bien que l’association a aujourd’hui élargi son champ d’action aux adultes trisomiques et autistes.
Contact
Courriel : b.duriez@aftaa.fr
Site : www.aftaa.fr
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